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13 mars 2025

Du rêve à la réalité, combien de temps faut-il ?

Léon Maillé ne joue ni de la flûte, ni du pipeau, pourtant tel le charmeur de serpent, il peut vous ensorceler avec ses petites historiettes sorties contre toute attente de son chapeau. En toutes circonstances, rencontré dans l’intimité du cimetière de St-Sauveur, un arrosoir la main ou bien encore devant le tribunal de Millau, présent pour soutenir Francis, Rocky et Eric, les trois paysans victimes de violence lors d’une manifestation, ce résistant jusqu’à son dernier souffle dégaine toujours la petite histoire titillant vos oreilles comme lorsque que l’on tapote le rebord d’un verre en cristal. Nous attendions donc que la porte du tribunal s’ouvre enfin pour en savoir plus sur la peine requise contre nos trois militants. L’impatience était manifeste, chacun, chacune tuant le temps à sa façon, les drapeaux en berne, nombreux lorgnant sur les plats de frites servis aux affamés, les tracts posés à côté de l’assiette, le kebab fumant et odorant jusqu’à nos narines à portée de lèvres. « Un jour, j’ai vendu une photo à Libé ». Ainsi commence l’histoire racontée par Léon Maillé, l’œil vif de celui qui vous harponne avec malice « j’étais sous la tour Eiffel (…le 27 novembre 1980, 74 paysans du Larzac campent sur le Champ de Mars…) et j’avais fait quelques photos en noir et blanc avec mon petit appareil (…il fait le geste avec les mains…). Et un journaliste de Libé passe, on discute et il me demande « vous avez fait des photos. Je peux avoir votre pellicule […]
12 mars 2025

Le sixième sens !

Un mercredi matin, banal, normal. Enfin pas tout à fait ! Et puis ce bip annonciateur d’un message, l’expéditeur Nico et ses quelques mots «nous organisons notre Grand Prix Sport Adapté de karting à pédales. Si tu as du temps de libre. A bientôt ». J’ai répondu aussitôt des deux pouces « j’ai la liberté de me rendre libre. Je serai bien entendu présent ». En 2019, déjà, je m’étais rendu à l’invitation de Nicolas Chiotti, éducateur spé, dans le Parc de la Victoire, au pied de la Stèle de la Résistance sur laquelle autrefois était scellée la statue en bronze de l’entomologiste Jean Henri Fabre déboulonnée par l’occupant Allemand. J’en garde un souvenir d’une profonde émotion, sincèrement secoué, touché, transpercé par autant d’enthousiasme non réfréné. Je me souviens tremblant, les larmes aux yeux devant ces hommes, ces femmes, jeunes et moins jeunes se livrant ainsi sur leur petit engin, dans une farandole qui n’avait rien de plaisantin, avec leurs grands sourires, leurs maladresses, leur grand courage, leur vulnérabilité, leurs trouilles aussi, l’envie de vivre tout simplement comme le chante Grand Corps Malade dans «Sixième sens» à propos de «ces oiseaux dans l’orage». En mai 2019, j’avais écrit ces mots. Les voici, je n’ai rien de plus à ajouter. Si quelques photos comme témoins pour les accompagner. Les deux mains accrochés à un petit volant, le dos courbé, les jambes repliées, j’ai vu des hommes, des femmes, de jeunes garçons, de jeunes filles dans le «sixième sens». Les yeux fixés […]
12 mars 2025

Une vie qui file à la vitesse d’une DS !

Un 18 et 19 février, un jour d’anniversaire et son lendemain à embrasser comme du bon pain les joues chaudes de celle qui partage ma vie depuis un demi-siècle, de près, de loin, jamais bien loin, sans zones d’ombre et sans recoins. Je n’ai jamais réussi à tutoyer celle qui ce 18 février allait fêter sa quatre-vingt dixième année. Je lui ai posée cette question « ce matin, en vous levant, qu’avez-vous pensé ? ». Elle me fixa de ses yeux bleus. Il n’y avait aucune larme, juste un petit scintillement, cette petite flamme d’espièglerie et de charme sagement dissimulée. Sa réponse lâchée d’une voix éraillée « j’aurai aimé que James soit là ». Ce 18 février, l’air était doux, un petit air de printemps guilleret et savoureux. Le salon, table et buffets se fleurissaient d’orchidées, de pensées, de jonquilles, de petits mots aimables et tendres et de cartes à déplier aux couleurs criardes. Le téléphone sonnait comme un vieux standard de la Samaritaine et le journal du jour titrait sur «Bourges – Sancerre», vénérable institution locale qui 50 ans plus tôt, encore lycéen, me nouait bien serrés les lacets pour ne plus quitter, à jamais, ce long chemin, ce long sillon de rêveries et de de flâneries à m’inventer un petit monde. Le 18 au soir et le 19 au matin, dans une lumière hésitante, je m’échappais pour rêver, pour flâner dans cette ville de Vierzon. Comme autrefois, dans Vierzon la rouge, Vierzon la coco, cette ville aux cicatrices […]
12 mars 2025

Vous avez inventé le trail poétique !

Le trail porte bien son nom…course nature par définition, course en pleine nature aux multiples horizons, courir avec passion dans une nature qui impose ses règles, ses lois, ses règlements cachés et sournois, avec autant de docilité que de tourments qu’aucun satellite météo ne peut détecter. Ainsi s’est déroulé Tarn Valley Trail avec un départ dans une douceur paisible, une fraîcheur à peine frémissante, un ciel d’une si belle pureté et un cœur de fer et de corde pour réunir les 180 valeureux et téméraires. Un cœur passion, un cœur palpitant, un cœur pour offrir et recevoir, un cœur pour rentrer en conquête, de soi-même, pour fuir les réquiems, une bohême espérée pour fuir le quotidien trop cadenassé, trop réfréné. Ainsi les Cévennes ont-elles été dévalées, L’Hôpital, le Pont du Tarn, le Merlet, Pont de Montvert, les jambes balayées par les genets en fleurs, odorants, d’un jaune puissant, tableau impressionniste pour s’évader, quelques rebelles en tête, s’enfuyant fringants et gaillards, les deux Samuel, Hubert et Chatard déjà en bataille dans cette dévalade pour retrouver le Tarn s’encaissant en cascade dans une gorge profonde. Puis les montées se sont enchaînées, une surprise pour personne, Tarn Valley Trail joue cartes sur table. Puis le soleil s’est dévoilé, c’était espéré. Puis le thermomètre s’est affolé. Printemps coquin, printemps assassin pour rissoler et cramer ces conquérants perdant leur fringant, estomacs vite gavés et retournés, la nausée au bord des lèvres, moral déjà en berne, guibolles en vrille pour lutter contre cette chaleur subite frôlant […]
12 mars 2025

Le futur n’attend pas, la voiture de demain, c’est maintenant ?

« Dis Papa dessine moi la voiture de demain ? » « Je veux bien mais ça ne sera pas une voiture ». « Si ce n’est pas une voiture, ça sera quoi ? Comment tu l’appellera ? » « Ben, c’est à toi de lui trouver un nom ». « Et pourquoi ? » « Parce que le futur, c’est toi ! » Photographies prises à Millau ce mercredi 8 novembre dans le cadre du Salon des véhicules alternatifs