Blabla

16 décembre 2019

Du vent dans les synapses

  « Du vent dans les synapses »…la bonne fréquence…France Inter qui accroche les ondes…ça tombe bien. Dans la montée du Sonnac, petit vent doucereux, léger balancement de la canopée, temps gris, cumulus ventrus qui hésitent à nous pisser dessus, premières feuilles mortes virevoltantes. Au micro de Daniel Fiévet, le biologiste Marc André Selosse est enjoué, un brin rieur, il ne s’embarrasse guère des mots qui accrochent l’oreille comme lorsqu’il précise dans une démonstration malgré tout savante « si vous mangez trop de fruits rouges, faut vous attendre à avoir la chiasse le lendemain ». C’est dit nature, sans fioriture. Montée tranquille de cette côte en lacets, belle vue sur le Piédestal puis dans ce marbré de couleurs automnales les maisonnettes du hameau de Caylus. La croix du Sonnac marque l’entrée dans ce petit bois de pins coincé entre le centre équestre et cette vaste plaine livrée aux quatre vents. Le biologiste distille son savoir avec une belle décontraction, le thème du jour, les tanins, omniprésents dans la nature, dans notre vie quotidienne, dans notre assiette, dans nos tasses, à l’origine du goût et des odeurs. Il dit « c’est la nature qui se met à nu ». Nous glissons vers la Tour, cette belle bâtisse noyée dans un îlot de verdure, le P33, porte d’entrée de la descente sur le village de Peyreleau. Beau chemin sablonneux, souple, c’est là que ça bombarde, c’est là que le jour délivre ses premières lueurs. « C’est la nature qui se met à […]
23 juillet 2018

Sur la route de l’Orpi

Connaissez vous la France Orpi ? Je viens à nouveau de traverser celle-ci par ces petites routes  qui viennent lécher l’arrière train des monts du Cantal, puis la croupe du Sancy, des départementales, des communales se faufilant, par champs et par maigres vaux lorsque l’Auvergne cède le pas à ces vastes domaines agricoles où le glyphosate impose son diktat. La France Orpi, c’est la France qui est à vendre. C’est la France des villages qui a tiré sa révérence, dans le silence des départs, pour l’ailleurs, pour l’éternité. Il reste bien quelques âmes égarées, quelques vieux salement courbés à biner l’herbe folle à jamais, quelques chiens mollassons vautrés sur de vieux paillassons. C’est la France de l’oubli, aux portes closes, aux jardinets embroussaillés, des petits chez soi, sans émoi, dans l’effroi, A VENDRE…A ACHETER…A VENDRE…Les panneaux rouges accrochés aux fenêtres se succèdent…A VENDRE…A ACHETER…A VENDRE…au beau milieu des thuyas et des lilas qui ne sont plus taillés, catalogue de la désespérance, funeste Monopoly où Orpi, l’agence immobilière tient les dés, les baux et les clefs dans le creux de sa main. On n’y gagne que le droit de murer portes et vasistas ou de se sauver, et vite, sans y faire choux gras. Orpi marchand de bien ou fossoyeur du plus rien ? Car les boulangers au ventre rebondi ont vidé les derniers sacs de farine, les bouchers, les charcutiers ont découpé les dernières côtelettes. Les maîtres d’hôtel, autrefois relais de campagne ont plié une dernière fois nappes et serviettes. […]
27 juin 2018

Un jour à marcher sur le vide

  Une ligne à haute tension, Rivée entre deux rochers, deux pitons. Haut voltage, j’oublie le vide, les étages, Haut cordage, j’oublie les marécages. Une ligne à vibration, Sans hélice, je suis sans option. Haut de tête, d’épaules, de bras, Regard de haut, je suis fier comme un cobra. Je n’ai pas de souliers de satin, Dialogue entre ciel et terre, est-ce vain ? Je mords le vide, je le caresse, Je m’envole, suis-je dans la sagesse ?   Rencontre avec des highliners à Dargilan – Lanuéjols (Aveyron)  le 11 juin 2018 Voir l’ensemble du reportage
27 juin 2018

Jour de cross, jour de bosses

    Je ne sais pas si le crosseux doit être… Boueux, Merdeux, Poussiéreux, Crasseux, Baveux, Poisseux, Glaiseux, J’ai simplement croisé des crosseux Piteux et glorieux, Furieux et fou furieux Miséreux et victorieux, Besogneux et valeureux, Silencieux et belliqueux, Frileux et joyeux, Malchanceux et chanceux.   Rencontre avec crosseux au Championnat de France de cross à Plouay (Morbihan) le 12 mars 2018 Voir l’ensemble du reportage
27 juin 2018

Faut pas pousser le bouchon !

L’ouverture, c’est le nouvel an des pêcheurs. Un rituel sans chandelle pour les mordus qui font mordre à l’hameçon, pour les férus du barbeau, du gardon, de la tanche et du hotu. Qu’il vente, qu’il pleuve, qu’il gèle, que les narcisses hésitent à sortir leur couronne d’or, que les pâquerettes guillerettes se frottent le nez dans la rosée du matin, c’est l’ouverture de la pêche. Au petit matin, le jour à peine naissant, l’asticot frétillant connait déjà son sort, les bouteilles de Mennetou, de Quincy, de Reuilly aussi. Elles seront vidées sur le coup des 11 heures lorsque le bouchon de liège vernis sera lassé des allers et venus, fainéant et immobile dans le clapot docile d’une eau verdâtre. L’ouverture de la pêche, ce n’est pas qu’une histoire de fritures et de « brason » à moitié vide, à moitié plein. Certes, on se lève aux aurores quand le chien dort encore. On mouille les bottes pour lancer le fil et l’hameçon sur le fond vaseux mais c’est d’abord une histoire de copains qui resserrent les rangs et les crans d’une amitié. Il y a le temps de la pêche, du goujon taquiné, de la truite qui se défend cambrée puis il y a le temps de la pêche aux histoires de chacun. Les verres se remplissent, le vin blanc est sec et fruité. Les histoires rebondissent. La retraite de Pierre, les vieilles douleurs de Paul, la CSG débattue, les vacances en camping car tant attendues et la cataracte qui fait […]