Decazeville

5 août 2021

Decaz Tattoo Show, c’est chaud

TU PEUX LIRE EN MOI ! Journal de bord, journal intime, journal du corps, A cor et à cri, une pulsion, elle est intime, déchirante, L’encre sur ma peau, enivrante, sans âme bénissante , Un désir, elle pénètre, elle déchire, un rugissement, elle est démon. Elle coule dans mes veines, savoureuse, ténébreuse, Ma nuque, mon cou, mes épaules en ailes de papillons, un dragon, que sais-je ? Pour m’échapper, m’affirmer sans craindre les barbelés. Dans le bas de mes reins, des yeux de Chimène, Ainsi, tu peux lire en moi, Plonger en moi, Tu peux suivre du doigt ce labyrinthe. Je suis loup, brebis et sphynx. Je ne te promets aucun festin, Ma peau est parchemin, l’encre séchée, mon venin. Si tu veux bien être baladin, sans craindre l’amertume, les infortunes, Sans craindre l’odeur du souffre, le vent des cendres pénétrantes, Je te promets d’aller loin. Photographies réalisées au Laminoir de Decazeville à l’occasion du Decaz Tattoo Show le 27 juin 2021. Tatouages « miroir » de soi, tatouages « mémoire », tatouages d’affirmation de soi…entre peaux tatouées, néons puissants, Metal hurlant et artistes à l’encre éternelle…
31 mars 2018

Un jour d’haltères pour pépères

A soixante ballais passés, Normal d’en avoir bavé, d’en avoir brassé, On a tous des douleurs, des petites misères, On a tous des traversées du désert, A crever des abcès, à essuyer bien des malheurs, Râleur, piailleur, chialeur, miauleur. En saison des pluies, on se barre à la sauvette, Au printemps, on charge la musette, L’été, on évite les bitures, on se débarrasse des robes de bure, L’automne, on joue les grands hommes, on brûle du carbure Ya du poids à perdre, on se serre la ceinture, Ya des barres qui montent, on rentre dans le dur, Ya du bordel, on joue les boss du cartel, Ya des médailles, des podiums, on joue les top models. Ils sont en piste, dans le feu, dans le jeu, inquiets, ils font la moue, De pépés, gais, réservés, rasés au coup chou Des gueules de Johnny, des pifs de vicomtes, Des combattants de l’ombre, de la fonte, IIs ont toujours la barre, Pour des instants rares, A faire la guerre avec le gras, Merde, vieillir que c’est ingrat. L’haltéro, c’est comme l’héro, Ca vous prend au garrot, La main sur le fer, les poignets ferrés, Les pieds calés, les joues gonflées, Dans la lumière d’un corridor, A porter son poids à bras le corps, un record. Reportage réalisé le 31 mars à Decazeville (Aveyron – France)
12 février 2018

Un jour tattoo à Decaz

Joao, son premier tatouage, c’était pour ses 14 ans « je ne devrais pas raconter cette histoire » Un père biker, des soirées de picole entre potes, Joao et une bande de copains font les poches des assoiffés. «Avec la monnaie, on s’est payé notre premier tatouage. On n’avait pas l’âge mais le tatoueur, lui il a pris la monnaie. Mon père, en apprenant ça, il m’a dévissé la tête ». Ruca est penché sur le bras de Joao. Il relève ses lunettes, elles ont glissé sur le bout de son nez. « She’s enough » Il dit « je me suis fait tatouer cela pour ma femme ». « She’s enough » s’étire au dessus de l’œil droit, comme une grande vague ondulante. Elle est assez ? Elle est tout ? Elle est beaucoup ? Elle est trop ? Ca peut se traduire comment ? Ruca l’artiste ajoute « c’est pour la vie ». Joao a l’œil pétillant « Nous, on est des voyageurs, un jour ici, un jour là bas ». Pour écrire et sculpter, dans la peau parchemin, La phrase est connue « à chacun son chemin… » Ruca roule les RRR, allonge les EEE, courbe les NNN, étire les HHH. Lettres intimes, messages intimes, mots intimes, sans chagrin.   Reportage réalisé à Decazeville (Aveyron) le 11 février 2018