Hivernale des Templiers

12 mars 2025

L’Astragale, tout ça pour une soupe chaude !?

Le décor de ce ravitaillement est sobre et minéral même si quelques croûtes à l’huile égayent les murs à la pierre nue. Le Viala du Pas de Jaux, c’est l’étape finale tant attendue sur le long chemin reliant deux cités Templières. Dernier petit havre salutaire sur cette Astragale cinglante et déchirante tant le vent endiablé se montre sans pitié, cisaillant les corps courbés aux abords des falaises. Dans le coin gauche de cette salle sous plancher de la tour grenier médiévale, Christian accompagné de Jean Marie, est à la louche. Sa silhouette se distingue dans les vapeurs s’échappant des marmites et la chaleur des fourneaux, alors qu’à sa gauche, trois dames bien emmitouflées sous un surcot médiéval, servent avec courtoisie un breuvage revigorant. A l’odeur, il n’y a aucun doute sur la nature même de cette soupe miracle. En ce 8 décembre jour de l’an 8 de l’Hivernale, un Minestrone mijote sur trois feux dans de gros faitouts. Une préparation propre aux Templiers pour ce potage épais riche, selon les recettes italiennes, en légumes de saison, en pâtes, en haricots, saupoudrée au final de Parmigiano Reggiano râpé. Seule entorse pour cette « Templière », ce sont des dés de tome de Laguiole qui agrémentent cette potion aux vertus apaisantes. Le Minestrone, « c’est une soupe de gauche », une soupe populaire, une soupe paysanne, c’est ainsi que l’artiste milanais Giorgio Gaber, très inspiré par Jacques Brel, le chantait dans sa chanson Destra Sinistra. Un Minestrone populaire pour une course populaire, […]
3 décembre 2019

Au pays du bons sens ?

Il y a des jours avec et des jours sans. Des jours perméables à toutes les idées, enfin pas toutes et d’autres où l’on rentre en dissonance avec les théories exposées même les mieux expliquées. Un après midi de brouillard, je filais droit et vite, trop vite, sur cette route rectiligne comme une règle plate, le regard fixé sur ce maigre ruban de goudron ondulant. Passé le carrefour des 4 Routes, direction le Viala du Pas de Jaux, France Inter dans le tuner, sur les ondes, une émission sur l’obsolescence, sans aucun doute, pour éveiller les consciences. L’obsolescence, je l’avoue, ce mot qui sonne comme un condensé d’intelligence, n’appartenait pas à mon vocabulaire il y a peu encore. Moi, j’appelai ça du bon sens. En résumé, acheter peu et solide, faire recoudre, rapiécer, revisser, repeindre, ressemeler, au pire scotcher, faute de mieux. En somme faire durer, le temps de mille saisons et beaucoup plus s’il le faut, sage raison qui invite par nécessité ou engagement à dépenser peu et bien, le seul sou que l’on a dans le creux de la main  dans un quotidien où le peu vaut mieux que le rien. Le Viala du Pas de Jaux, de la Cavalerie, c’est vite fait. Ce n’est pas le village où l’on vient faire le beau, ni le jars orgueilleux, ni l’autruche enturbanné dans un boa plucheux. On n’y prêche ni l’obsolescence, ni la décroissance, ni même la désobéissance. 91 votants, pas tout à fait autant d’habitants, deux lavognes, un […]