Il y a des jours avec et des jours sans. Des jours perméables à toutes les idées, enfin pas toutes et d’autres où l’on rentre en dissonance avec les théories exposées même les mieux expliquées. Un après midi de brouillard, je filais droit et vite, trop vite, sur cette route rectiligne comme une règle plate, le regard fixé sur ce maigre ruban de goudron ondulant. Passé le carrefour des 4 Routes, direction le Viala du Pas de Jaux, France Inter dans le tuner, sur les ondes, une émission sur l’obsolescence, sans aucun doute, pour éveiller les consciences. L’obsolescence, je l’avoue, ce mot qui sonne comme un condensé d’intelligence, n’appartenait pas à mon vocabulaire il y a peu encore. Moi, j’appelai ça du bon sens. En résumé, acheter peu et solide, faire recoudre, rapiécer, revisser, repeindre, ressemeler, au pire scotcher, faute de mieux. En somme faire durer, le temps de mille saisons et beaucoup plus s’il le faut, sage raison qui invite par nécessité ou engagement à dépenser peu et bien, le seul sou que l’on a dans le creux de la main dans un quotidien où le peu vaut mieux que le rien. Le Viala du Pas de Jaux, de la Cavalerie, c’est vite fait. Ce n’est pas le village où l’on vient faire le beau, ni le jars orgueilleux, ni l’autruche enturbanné dans un boa plucheux. On n’y prêche ni l’obsolescence, ni la décroissance, ni même la désobéissance. 91 votants, pas tout à fait autant d’habitants, deux lavognes, un […]