Il est 6 heures, Millau s’éveille…les premiers camions blancs sont garés sur les bas côtés de la chaussée. Boulevard de la Capelle, le placier, sa petite sacoche en bandoulière, fait déjà sa tournée. Certains forains ont déplié parasols et étalage, certains boivent le café au cul du camion. On parle de l’orage annoncé, des affaires qui marchent mal. Ya comme un gros coup de blues qui enrhume cette foire du 6 mai.
Certains gardent le sourire. D’autres annoncent leur retraite prochaine comme ce vendeur de canaris et de serins venu de Haute Loire « j’ai 72 ans, pour moi, c’est fini ». Un vendeur de nappes anti taches l’affirme « la retraite, ça me fait peur, je ne sais rien faire d’autre ». Les saucissons pendent déjà. Ils se balancent et font la gueule, sûrs et certains d’être guillotinés. Un camelot qui accroche des bikinis ultra mini fait des moulinets avec ses bras pour clamer « moi, j’aurai aimé faire du théâtre ». Place du Mandarous, un couple, la soixantaine largement dépassée plaide la bonne humeur. La veille au soir, ils ont compté leur trois sous mais ils se sont qu’en même payé un petit restau en venant de la foire de Baraqueville.
Il est 8 heures, sur France Inter, Nicolas Demorand parle des GAFAM. Bon sang qu’on est loin de la Silicon Valley !!!
Quelques photos prises au hasard de rencontres matinales bien avant l’arrivée des curieux et des badauds (Millau, le 7 mai 2018)