Y’a pas à rougir, on produit pour soit, on vend pour toi

 

MILLAU-VID

 

Ce matin les Halles, ce n’était pas Baltard. Visiblement, les Millavois étaient restés au plumard. Pas de petits noirs, les coudes serrés, pas de tournées, le coude levé. Le bistro était fermé, sur le comptoir, un pot de fleurs fanées. Le bar à vin lui aussi fermé, sur le comptoir, deux tabourets renversés. Un vendredi gueule de bois, des marchands sans voix.

Ce matin les halles, ce n’était pas la Villette. Des emplettes vite faites, la balance d’un poissonnier dans le vide en suspens, des couteaux plaqués contre le mur, dans le vide aimantés. Poids affiché 000,00 kilo, prix affiché 000,00 euro. A l’inverse, à La Ferme d’Ambias, on fait le chiffre. On garde le sourire, y’a pas à rougir, on produit chez soit, on vend pour toi.

Ce matin les Halles, ce n’était pas Rungis. Des étales en éclipses, le jardin de Cheyran en vase clos. Dans un bac à légumes, un Journal de Millau défraîchi couleur pissenlit, une édition en plein cœur des élections. Les Municipales ? Euh….c’était quand ? Un siècle déjà ?

 

Pandémie coronavirus confinement ville de Millau marché des halles

 

Texte et photographies réalisés vendredi 27 mars 2020 aux Halles de Millau au 11ème jour du confinement