JOHNNY ressuscité ?!…Instant surréaliste sur la place de Ganges « Johnny sera toujours Johnny  » !

Johnny un poème par la compagnie Gérard Gérard

Johnny un poème par la compagnie Gérard Gérard

Johnny, il était…

Gilet jaune ou billet vert… ?

Sylvie ou Nathalie… ?

Cuir macho ou cuir sado ?

Harley ou Davidson… ?

Jack Daniel’s ou Chivas… ?

Paradis perdu ou paradis fiscal… ?

Malibu ou Beverley Hills… ?

Schmoll ou Cloclo… ?

Kro ou Corona… ?

Yéyé ou Gégé… ?

Gauloises ou Marlboro ?

Stade de France ou Parc des Princes… ?

Toulouse ou Lautrec… ?

De droite ou de gauche… ?

Metoo ou mi-temps…?

STOP…

STOP…

STOP…

Là, tu nous gonfles. Là, on s’en balek… de savoir si Johnny était ou n’était pas. Là, tu insultes sa mémoire, il était Johnny tout simplement.

Johnny, il était le Taulier, celui qui avait, rivées au ceinturon, un demi-siècle durant, les clefs clinquantes du rock à la française, du blues à la française, de la chanson française…N’en déplaise à ces intellos rive gauche, chic et Canal +, ils tentèrent en vain de sectariser, de ridiculiser notre Tennessee bluesman tricolore « grand manipulateur de la simplicité, un génie de la formule rapide qui ramène à du réel » comme le raconte avec dramaturgie Fabrice Luchini.

« Vous êtes là, vous êtes toujours là, vous êtes encore là. Je sais que vous vous attendez à ce qu’il surgisse de quelque part… »

Ce quelque part, c’était à Ganges, ce samedi, en fin de soirée, sur la place centrale, au pied de la Mairie et du commissariat de Police, la pointe du clocher de l’église émergeant au-dessus des platanes.

Nous y étions, j’y étais comme en ce 9 décembre 2017, à écouter l’éloge funèbre prononcée par Emmanuel Macron, le jour des funérailles nationales de notre Elvis Frenchie, place de la Madeleine à capter, ces larmes non retenues, ces yeux rougis, ces regards pointés vers le ciel, d’une France rassemblée, de cette France populaire qui aimait Johnny comme un frère, un fils, un amant, un compagnon des 3 x 8….à qui on pardonne tout.

Place de l’Omeau, Alexandre et Chloé, le cuir sur le dos, les Ray Ban sur le nez, revisitent cet immense labyrinthique, la vie de Johnny, ses tourments, ses potes, ses maîtresses, ses excès, ses délires scéniques, ce cœur brisé à la recherche d’un père absent dans une parodie endiablée et enflammée. Au milieu de la scène, une pelle hydraulique Caterpilar, une Tier pesant ses 20 tonnes avec aux commandes Arnaud, celui que l’on voit peu mais qui pèse lourd.

Vaisseau spatial brutal et balourd, le godet tournoyant en orbite, le godet cercueil, le godet lupanar d’un soir, le godet dévoreur de passions, le godet excavateur de la mémoire de Johnny et de ses tubes légendaires, son ombre plaqué au sol à chercher les bras de «Marie» pour reposer en paix.

Etait-ce vraiment possible, pour celui qui fut toujours en première ligne ?

📷 Photographies réalisées à Ganges (Hérault) le 24 mai 2025 dans le cadre du festival Les Essentielles ( Les Transes Cévenoles ) présentant le spectacle « Johnny, un poème », monté par la Compagnie Gérard Gérard