Festival des Templiers

12 mars 2025

Templiers 2024…l’essentiel est juste devant moi !

LE PONT DE CUREPLAT…jeudi 16 octobre…18 heures Mon père est né dans un moulin. Je n’ai pas échappé à ce même destin. Je suis né moi-aussi au bord d’une rivière et son canal attenant. Ainsi les crues du Cher, de l’Yèvre et de l’Arnon ont rythmé mon enfance. Profondément émerveillé par cette eau submergeant prairies et peupleraies, lacs éphémères à explorer, chaussé de grandes cuissardes, pour me « plonger » dans ces océans léchant lavoir, écluses et fortifications du château. En ce 16 octobre, au bord de ce parapet à observer la puissance des flots, je ne regarde plus la rivière avec la même innocence. Le Tarn est en révolte. Il gronde, il rugit chargé de troncs filant au milieu du courant puissant comme des obus. La jetée est submergée, jusqu’où peut-il monter ? Pour autant les inquiétudes sont retombées. J’éprouve même un certain soulagement. Serrés l’un contre l’autre dans une voiture sur le parking de St-Estève, Odile et moi sommes restés suspendus en visio sur notre téléphone au bon vouloir de Monsieur le Préfet de l’Aveyron. Une heure d’échanges où la cote du Tarn monte de 3 mètres à 4,80 sans trop savoir pourquoi ni comment. Qu’importe ces atermoiements compréhensibles au nom du principe de précautions, nos arguments portent. Le Tarn ne se dompte pas, nos plans A et B sont simples et efficaces, nous obtenons le droit d’organiser. L’essentiel est sauvé ! LE MUR DES LEGENDES…samedi 19 octobre…17h30 Deux ans plus tôt, sur la 60, passé Desert Wells […]
12 mars 2025

L’Endurance Trail… L’instant majeur, ravageur et détonateur !

Deux – trois heures du mat, l’heure des rêves éveillés et des draps mouillés. Le téléphone du PC Course ne sonne plus. Dans son chalet grand comme une maison de poupée, le doigt sur les platines, Cyril n’a toujours pas piqué du nez, sa sono en sourdine pour une ligne d’arrivée déplumée comme le cou d’un poulet bagarreur. Au centre de ce cercle des émerveillements et de la délivrance, Chauchau et son micro au cœur des confidences. Fin d’une Endurance Trail sauvée d’un Tarn déchaîné, recrachant dans ce tunnel de lumière ces corps meurtris, c’est l’instant majeur, c’est l’instant ravageur, c’est l’instant détonateur. Flot libéré, irradiant et chavirant. C’est précieux, c’est fiévreux, c’est glorieux. C’est intime, c’est sublime, ça illumine. Ainsi, étais-je bombardé devant cette ligne de tir amis, devant ces saltimbanques de l’endurance jouant l’épilogue d’une bataille solitaire avec eux-mêmes. Certains cherchant le recueillement…Certaines la douceur des joues salées…Certains cherchant le regard profond de la compréhension…Certaines dans la captation irrésistible de lèvres complices et sucrées. Pourquoi je cours ainsi, pourquoi je m’inflige cela ? Pourquoi je pousse si loin le curseur dans cette quête de sentiments ultimes ? Pourquoi, moi, j’organise ainsi, pourquoi moi, je m’inflige cela ? Pourquoi moi et mon équipe poussons nous le curseur si loin dans cette quête émotionnelle ? L’éternelle question du pourquoi et son insondable réponse souvent laissée en suspens devant l’irrationnalité de tels instants déraisonnés. Rendre heureux ? Se sentir heureux ? Être vivants, se sentir vivant ? Par ces échanges avec […]
16 février 2020
Festival des Templiers

Il faut peu pour lancer une idée

  Une pièce froide, un lino luisant, plus rien dans les coins. Au plafond, juste une ampoule pour éclairer cette petite chambre de gentil garçon et puis ce carton. Là, posé là…comme une valise abandonnée, dernier signal, là, en bout de quai. Dernier trait d’union, comme une dernière pelure d’oignon à peler, à pleurer, déconfis, vie en confettis. J’ai fouillé, j’ai feuilleté, des petits cahiers Héraklès. Odeur de carton humide, de papier mâché. J’ai saisis le premier, couverture rose, papier velin neige, 48 pages. Quelle classe ? C’est écrit sur la première page, lettres parfaites au rotring, année scolaire 1968 – 1969, 4ème M2 1, CES de Mehun sur Yèvre, entre parenthèse (mixte). Au milieu de la pile, un petit cahier, même format, couverture verte, le scotch a jauni mais reste collé aux quatre coins. Page 6, un cours de secourisme «comment apprendre à faire une piqûre ?». Défraîchi, jauni, vieilli, couverture kraft, un cahier de chant, des chants du Berry. Belle écriture à la plume, pas vraiment mâture mais sans rature. Fin d’année 68, j’écoutais Jimmy Hendrix, l’album «Electric Ladyland» la nuit chez Blanc Branquart, planqué sous la couette, les pieds dégivrés sur une chaufferette. La même année, debout, intimidé, devant Monsieur Carré, un prof aimable comme une pierre tombale, je fredonnais,  droit comme un piquet, poitrine ouverte »je n’avais qu’un épi de blé». Le grand écart, décollage assuré, atterrissage déjanté. A genoux sur le lino, j’ai classé le tout, trois piles, les cahiers, les livres et une collection […]