MILLAU-VID Un 1er mai sans muguet, ce n’est pas un 1er mai, un 1er mai sans manif, sans pancarte CGT et l’Huma sous le bras, ce n’est pas un 1er mai, un 1er mai sans le souvenir de Georges Marchais, ce n’est pas un 1er mai, un 1er mai sous une flotte à grand rideau, ce n’est pas un 1er mai. Car pour un 1er mai, on a envie de mordre dans un printemps moelleux et savoureux comme une part de flanc. Sentir la pâte brisée craquer sous la dent, deviner le parfum de la vanille puis doucement sur la langue, sentir couler le caramel épais avant de mordre tendrement cette crème épaisse et légèrement vibrante. Je suis arrivé à Micropolis sous une pluie couleur vinaigre blanc, jouant la rumba à grands fracas sur les vérandas de ces belles maisons s’étageant sur les coteaux de St-Léons, le château se devinant en contre bas, belle forteresse qui invite aux envolées romanesques. Micropolis, il faut s’y rendre avec une âme de bambins, une épuisette à souvenirs sur l’épaule. Des sensations, des gratouillis, des mimines, des vols intrépides, de maudites piqûres parfois. Il faut avoir tenu un hanneton vous chatouillant le creux de la main ou se faire pincer le bout du doigt par une lucane. Il faut avoir admiré la menthe religieuse se pavaner, fière et altière. Il faut avoir fait un vœu au décollage d’une coccinelle, légère comme de la dentelle. Il faut avoir admiré de loin l’apiculteur récolter […]