Parc de la Victoire Millau

12 mars 2025

Le sixième sens !

Un mercredi matin, banal, normal. Enfin pas tout à fait ! Et puis ce bip annonciateur d’un message, l’expéditeur Nico et ses quelques mots «nous organisons notre Grand Prix Sport Adapté de karting à pédales. Si tu as du temps de libre. A bientôt ». J’ai répondu aussitôt des deux pouces « j’ai la liberté de me rendre libre. Je serai bien entendu présent ». En 2019, déjà, je m’étais rendu à l’invitation de Nicolas Chiotti, éducateur spé, dans le Parc de la Victoire, au pied de la Stèle de la Résistance sur laquelle autrefois était scellée la statue en bronze de l’entomologiste Jean Henri Fabre déboulonnée par l’occupant Allemand. J’en garde un souvenir d’une profonde émotion, sincèrement secoué, touché, transpercé par autant d’enthousiasme non réfréné. Je me souviens tremblant, les larmes aux yeux devant ces hommes, ces femmes, jeunes et moins jeunes se livrant ainsi sur leur petit engin, dans une farandole qui n’avait rien de plaisantin, avec leurs grands sourires, leurs maladresses, leur grand courage, leur vulnérabilité, leurs trouilles aussi, l’envie de vivre tout simplement comme le chante Grand Corps Malade dans «Sixième sens» à propos de «ces oiseaux dans l’orage». En mai 2019, j’avais écrit ces mots. Les voici, je n’ai rien de plus à ajouter. Si quelques photos comme témoins pour les accompagner. Les deux mains accrochés à un petit volant, le dos courbé, les jambes repliées, j’ai vu des hommes, des femmes, de jeunes garçons, de jeunes filles dans le «sixième sens». Les yeux fixés […]
12 mars 2025

Cercle jaune « Alors comme ça, tu t’intéresses à la pétanque ? »

Je ne connais rien de ce jeu populaire qu’est la pétanque, je ne sais rien de ce sport plus que séculaire même si, par le passé, j’ai trainé mes espadrilles dans ce Parc de la Victoire poussiéreux et écrasé de chaleur un jour de Mondial, l’une des années où le rire puissant d’Henri Salvador résonnait jusque dans la rue Balitrand. « Alors comme ça, tu t’intéresses à la pétanque ? »…En ce 15 août, à tourner en rond autour de ce grand rectangle gravillonné épousant le contours du parking attenant à la salle des fêtes, cette question me fût posée quatre fois. L’une de mes rencontres de me glisser « car ça n’a pas grand-chose à voir avec les Jeux Olympiques ». Je me suis donc expliqué « que les J.O., c’est bel et bien du passé » et qu’aujourd’hui et cela depuis 10 ans, je m’immisce dans un réel certes moins fastueux, moins glorieux, moins fiévreux mais où le quotidien déroule des petits bonheurs. Ils saupoudrent, dans le grand silence de mes déambulations, 1000 petites histoires qui dans le secret de chacun, chacune sont peut-être de belles et grandes histoires intimes ou partagées. Il y a peu, je replongeais dans un long entretien publié dans «America» numéro 16, passionnant échange entre François Busnel et Colum McCann, ce grand écrivain des paumés, des déshérités, les parias, les exclus d’une Amérique noyée de larmes effilées comme des épées ensanglantées. 26 pages lues comme un long ride à travers les champs de […]