Un ciel à ne pas décrocher la grande ourse. Un ciel à n’espérer ni caresses, ni tendresse, un ciel de tristesse. Les bons vœux, c’est souvent de la foutaise, une pluie chagrin ruisselait à éteindre guirlandes et sapins, Au-delà des rails, des premiers toits, des trous de lumière, d’un jaune cantine, Pas de quoi se mettre à table, pas de quoi se marrer, se desaper. Au pire, picoler, pour ne pas craindre la nuit, les cafards et l’ennui. Le 7514 est arrivé. 17h55, nom d’un chien, pile à l’heure. Deux phares bas, rasant le ballaste, mitant la nuit. Deux arcs de lumière se frayant un couloir le long des rails, Une petite dame est descendue, le contrôleur s’est penché, un pied sur le marche pied. Je savais déjà tout sur elle. Qu’elle revenait du Cantal, que la retraite, c’était pour bientôt. Pour souffler le mot fin, enfin. Son mari, son compagnon, je n’ai pas su, l’attendait, tirant sur un mégot plus court qu’un dé à coudre. Un costaud, barbu, trapu, pas vraiment bourru. Seul, sur ce quai, à griller sa clope, se méfiant de la pluie, guère de l’intrus que j’étais. A parler de la paille de seigle « cent euros la botte ». Il est rempailleur à ses heures dans les Monts de Lacaune « l’hiver, ça occupe ». L’homme s’est penché, ils se sont embrassés. Comme un frère et une sœur. Sur les deux joues. Il lui a pris un baluchon, elle s’est redressée. Le train n’a pas sifflé. St Rome de […]