Je comprends que l’on puisse se laisser enivrer…par le pouvoir, le fauteuil aux larges accoudoirs, aux persiennes qui se ferment pour gérer d’une main ferme, par les portes qui se claquent « chauffeur Roissy 2 s’il vous plait », par les serrages de paluches, par les arrosages truc muche, VIP, Super VIP, Extra VIP, Méga VIP, par les médailles couleur émail qu’on accroche sur des airs ronflant, par les podiums où l’on joue les gentilhommes, par les tribunes d’honneur où l’on chante comme un crooner…. Finalement, c’est quoi tout ça ??? Mener la danse du grand monde ? Pourquoi se priver, la terre athlé est si féconde. Qu’importe les dangers, pourquoi ne pas se lancer adoubé par les siens ? On se croit légitime sans voir les abîmes. On prend la main d’une mariée trop belle pour soi, on serre un volant trop large pour soi au risque de se mettre sur le toit…on traverse la grande scène, on se croit mécène… C’est ça le pouvoir, on sert des mâchoires, on lâche quelques pourboires, on joue les grandes âmes, plein pot fumant, macadam brûlant, promesses enivrantes, grands messes exaltantes, selfies ouistiti, mains moites, paroles et sourires d’acrobate. Sauf que parfois ça fait mal, lorsque le train déraille, sans écran total, on cale, au pied de la muraille, la main sur le pommeau, le compteur à zéro. Vertige du néant, vertige béant. Pour ne pas avoir écouté, pour avoir négligé des évidences, sous-estimé, esquivé et même vitupéré contre la presse […]