Pour préparer les troupes américaines qui doivent intervenir lors de la seconde guerre mondiale, c’est ce coin désertique de la Californie qui est choisi pour construire la base Dunlab pour former les unités à s’engager en milieu aride notamment en Afrique pour l’opération Torch au Maroc et la campagne Tunisienne sous commandement du Général Patton. De cette base qui n’aura été opérationnelle que neuf années, de 1940 à 1949, il ne reste que quelques vestiges dont les surfaces encore apparentes ont fait le bonheur des graffeurs, trois réservoirs, un tanker, une piscine et quelques dalles cimentées, des « slabs » qui ont donné le nom à cette cité du désert. Si Slab City fut, au départ de l’armée, un camping autogéré accueillant les Snowbirds, ces retraités venus passés l’hiver au chaud, il est difficile aujourd’hui de qualifier cette cité protéiforme s’étirant de part en part la route qui autrefois conduisait au QG de la base. L’ancienne guérite et Salvation Mountain marquent l’entrée dans Slab City. Est-ce en réalité une ville ? Un bidonville ? Un squat ? Une ZAD comme nous les connaissant en Europe sur des lieux de contestation ? Sans doute un mélange anarchique en orbite autour du Range, cette boîte de nuit à ciel ouvert, épicentre de ce camp tribal où l’été venu, seuls 150 à 200 slabbers subsistent malgré des températures caniculaires, résidant de vieilles caravanes, vieux trailers ruinés et défoncés, une grosse centaine au total, ensablés comme de vieux rafiots échoués sur le flanc. Il y a bien […]