Niland

4 septembre 2018

Slab City, les Snowbirds se sont envolés

  Pour préparer les troupes américaines qui doivent intervenir lors de la seconde guerre mondiale, c’est ce coin désertique de la Californie qui est choisi pour construire la base Dunlab pour former les unités à s’engager en milieu aride notamment en Afrique pour l’opération Torch au Maroc et la campagne Tunisienne sous commandement du Général Patton. De cette base qui n’aura été opérationnelle que neuf années, de 1940 à 1949, il ne reste que quelques vestiges dont les surfaces encore apparentes ont fait le bonheur des graffeurs, trois réservoirs, un tanker, une piscine et quelques dalles cimentées, des « slabs » qui ont donné le nom à cette cité du désert.   Si Slab City fut, au départ de l’armée, un camping autogéré accueillant les Snowbirds, ces retraités venus passés l’hiver au chaud, il est difficile aujourd’hui de qualifier cette cité protéiforme s’étirant de part en part la route qui autrefois conduisait au QG de la base. L’ancienne guérite et Salvation Mountain marquent l’entrée dans Slab City. Est-ce en réalité une ville ? Un bidonville ? Un squat ? Une ZAD comme nous les connaissant en Europe sur des lieux de contestation ? Sans doute un mélange anarchique en orbite autour du Range, cette boîte de nuit à ciel ouvert, épicentre de ce camp tribal où l’été venu, seuls 150 à 200 slabbers subsistent malgré des températures caniculaires, résidant de vieilles caravanes, vieux trailers ruinés et défoncés, une grosse centaine au total, ensablés comme de vieux rafiots échoués sur le flanc.   Il y a bien […]
2 septembre 2018

Slab City, rencontre avec Kim

SUR LA ROUTE DE SLAB CITY « Ici, tu dois faire gaffe à tout le monde » – rencontre avec Kim « OK, OK, on se retrouve ici demain matin à 8h ». J’ai pensé « là, je vais me prendre mon premier râteau » car un rendez vous à 8h du mat. à Slab City, je n’y croyais guère. J’ai répondu « vous êtes sûre car c’est tôt le matin ! » « Si Si, je serai bien là ». 8h du mat. le lendemain, j’étais bien là à attendre assis sur les marches du Range, cette boîte de nuit à ciel ouvert qui, chaque samedi, s’éveille en accueillant les junkies, les papy et les affranchis du Slab City tous accompagnés de leurs chiens maudits. J’en étais certain, personne n’est venu. Une petite demi-heure durant, j’ai tué le temps. A mes côtés, un jeune homme encore défoncé cherchait à se mettre sur ses deux jambes sans vaciller, se jetant un sac à dos sur les épaules, se coinçant une veille chaise de camping sous le bras et une guitare sous l’autre, pour disparaître dans le bush. « desesparate man » un de plus, un de trop. Je me suis barré, j’ai roulé dans le quartier. Au loin, j’ai surpris une petite dame à la démarche chaotique. Je me suis approché d’elle « vous allez où comme ça ? » « Je vais au super marché ». J’ai ouvert la porte de droite, elle posa en premier un tabouret, puis son sac […]