Tribunal de Millau

13 mars 2025

Du rêve à la réalité, combien de temps faut-il ?

Léon Maillé ne joue ni de la flûte, ni du pipeau, pourtant tel le charmeur de serpent, il peut vous ensorceler avec ses petites historiettes sorties contre toute attente de son chapeau. En toutes circonstances, rencontré dans l’intimité du cimetière de St-Sauveur, un arrosoir la main ou bien encore devant le tribunal de Millau, présent pour soutenir Francis, Rocky et Eric, les trois paysans victimes de violence lors d’une manifestation, ce résistant jusqu’à son dernier souffle dégaine toujours la petite histoire titillant vos oreilles comme lorsque que l’on tapote le rebord d’un verre en cristal. Nous attendions donc que la porte du tribunal s’ouvre enfin pour en savoir plus sur la peine requise contre nos trois militants. L’impatience était manifeste, chacun, chacune tuant le temps à sa façon, les drapeaux en berne, nombreux lorgnant sur les plats de frites servis aux affamés, les tracts posés à côté de l’assiette, le kebab fumant et odorant jusqu’à nos narines à portée de lèvres. « Un jour, j’ai vendu une photo à Libé ». Ainsi commence l’histoire racontée par Léon Maillé, l’œil vif de celui qui vous harponne avec malice « j’étais sous la tour Eiffel (…le 27 novembre 1980, 74 paysans du Larzac campent sur le Champ de Mars…) et j’avais fait quelques photos en noir et blanc avec mon petit appareil (…il fait le geste avec les mains…). Et un journaliste de Libé passe, on discute et il me demande « vous avez fait des photos. Je peux avoir votre pellicule […]