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11 mars 2019

Bande d’arrêt d’urgence à Malo les Bains

Bande annonce, Bande son, Bande à part, Bande passante, Bande mou, Bande de sable, Bande d’ivrognes, Bande d’arrêt d’urgence, Bande de potes, Bande dessinée, Bande de sauvages, Chef de bande, Bande de Malo les Bains.   Photographies réalisées à Malo les Bains (Hauts de France) lors de la Bande de Malo les Bains 2019
19 février 2019

Des bleus à l’âme en pensant à Tokyo

  Coin bleu, coin rouge. Pour Sofia, c’est «je bouge, je bouge». Plus que trente secondes. Grand carré blanc. Pour Sofia c’est «je boxe, je boxe» dans ce combat collé serré. Le clap des dix secondes claque. Pour Sofia, c’est « je frappe, je frappe ». Dix secondes, c’est que dalle, c’est déjà le coup de gong final. Le temps d’enlever les gants et de choisir son rang. Pour Sofia, sautillante et souriante, c’est « j’ai gagné, j’ai gagné ». Le speaker porte le micro à ses lèvres, le verdict tombe, une hésitation, l’arbitre lève le bras gauche de…Mona. Sonia s’effondre. Bras en croix. KO technique. Mona baisse les yeux. Le ring se creuse en un puits insondable, Sofia est aspirée, elle répète «Mais pourquoi…Mais pourquoi ?»… «Deux fois, deux fois ?». Sa voix se voile, noyée par les sanglots «Pourquoi on m’a volée ?…Mais pourquoi on m’a volée ?». Elle se dirige vers le coin bleu,  elle s’accroche aux cordes. Dernier salut, seule rampe au bord du vide. Elle crie «Mais pourquoi moi ? »  Elle crie «Je voulais cette victoire pour toi, pour mon papa».   Photographies réalisées le 16 février 2019 à Vigneux sur Seine (Essonne)  lors du championnat de France de boxe amateur féminin
12 février 2019

La valse de l’esquive

Il faut toujours des pionnières, des aventurières pour chasser d’un revers les idées reçues et d’un coup d’épaule forcer le passage. En boxe, Sarah Ourahmoune, la vétérane des rings  fut de celle-ci puis Estelle Mossely championne olympique sacrée en 2016 lors des J.O. de Rio en poids léger. Ces deux boxeuses, mains gantées ont frappé les bons coups pour mettre en lumière une discipline étranglée par les préjugés. Aujourd’hui, elles sont suivies par toute une nouvelle génération qui frappe tout aussi fort. Rencontre avec ces puncheuses qui dans la valse de l’esquive ont chassé une place en finale des championnats de France lors des demies finales organisées aux Sables d’Olonne.       Photographies réalisées les 9 et 10 février aux Sables d’Olonne (Vendée) à l’occasion des demies-finales du championnat de France de boxe amateur
5 février 2019

Au cul du taureau, de la testo dans le turbo

  Le vent souffle fort au coin de ce pré adossé à la cave coopérative abandonnée, vaste paquebot fantôme comme échoué, ensablé aux abords de la ligne TGV. On y prépare les chevaux pour l’Abrivado, la première de la saison dans ce village gardois à un galop des arènes de Nîmes. Sultan fait la gueule, la mine des mauvais jours. On vient de le descendre du camion. Sur le métal froid de la rampe, il claque des sabots en secouant sa crinière blanche écrue. Sa cavalière le tient au plus serré, une brunette portant une longue jupe noire lui recouvrant presque les étriers. Elle n’a que 15 ans. Elle en fait 10 de plus. Peut être à cause de cette peinture noire qu’elle s’est barbouillée sur le front et les joues. Une tradition d’autrefois en pays camarguais, lorsque gamins intrépides et castagneurs aux visages peinturlurés de suie, surnommés les charbonneurs, coursaient et chatouillaient les taureaux  en partance vers l’arène. Les jeunes du village arrivent, nombreux, 500 peut être. Les garçons sont pour beaucoup habillés en kaki «decat» jusqu’aux pieds, quant aux gaminettes, c’est le spencer faux cuir laissant le nombril à l’air qui a la cote. Malgré le vent glaçant et mordant. Les parents n’ont certainement pas mots à dire. Sous un hangar ouvert justement aux quatre vents, les steaks hachés se font déjà dorer l’échine, les frites nagent et frétillent dans un bain d’huile, un gamin déluré, la main cassée, porte les baguettes déjà ramollos, quand au 51, il […]
18 janvier 2019

Jour de marché à Saint Denis

  Il est 7 heures du matin, un homme, deux femmes sortent du métro. Ce sont des militants anti racistes représentant la Confédération des Immigrés Opprimés d’Europe. Sur le tract qu’ils diffusent de la main à la main dans les allées du marché de St Denis puis à proximité du cinéma, est recensée la liste des pays européens et les scores des partis nationalistes aux élections pour démontrer la montée en puissance des partis d’extrême droite. C’est ma première rencontre dans la lumière orange d’une nuit finissante alors qu’une agitation fébrile envahit les halles et ses abords. Déambulation dans une France qui se lève tôt. Marche lente dans une France stigmatisée par l’extrême droite. La France des camelots gouailleurs, il en reste peu. la France de l’exil qui si tôt, cabas à la main, bat la semelle pour quelques kilos de bananes plantain, de viande boucanée, de lait caillé.Les têtes de moutons sont empilées comme des ballons, la viande est sanguinolente, coeurs, foies, rognons, tripes.Les bouchers sont bien armés. Je rencontre Jean Pierre. En réalité dans le dédale de ces étals, on ne le connait que par son surnom « shérif ». Il porte un chapeau noir orné d’une étoile en plastique argenté. « Je suis le shérif du marché », de si bon matin, l’homme originaire du Bacongo est jovial. Il me prend par la main « toi tu connais le Zaïre ? Mais tu n’as pas trouvé une femme là-bas ? ». Il avoue son âge, 60 ans, il en fait 10 de moins. […]