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5 septembre 2019

Devoir de mémoire

Giovanni Parodi était membre du parti communiste italien. Cesare Salvestroni était fondateur du  parti Action Anti-fasciste. Raffahelo Giolli était critique d’art. Guiseppe Pagano était rédacteur en chef du magazine Casabella. Carmine Berera était membre du cercle des « Libres Penseurs ». Sur ce mur long, blanc et froid, des photos incrustées, des plaques gravées et scellées, des médaillons, des ornements, des fleurs séchées. Juste un nom, un visage, une date de naissance, une année de décès. 1944, 1945, le plus souvent, sans date précise. Sur la droite, une photo attire le regard plus que d’autres. Un médaillon légèrement bombé, en porcelaine blanche et laiteuse, rivé à la pierre. Un nom, celui de Guido Ghizzi, né le 15 juillet 1902 à Guidizzolo, une petite ville de la province italienne de Mantua en Lombardie, exécuté par les nazis le 28 mars 1945 dans le camp de la mort de Mauthausen, cette forteresse de granite construite sur les hauteurs du Danude dans une Autriche alors annexée à l’Allemagne. Le destin de cet homme ? Il n’y a plus aucun secret sauf pour les salauds de négationnistes. Il fut raflé, parqué, affamé, humilié, méprisé, dépouillé et enfin gazé…ou…asphyxié, ou torturé, ou noyé, où brûlé à vif sur les clôtures à haute tension, ou battu à mort, où infecté par un virus…nul ne sait. Nul ne saura. La vie de cet homme au regard sombre ? On peut tout supposer, figé et malmené, au pied de ce mur aux larmes séchées. Il a sans doute aimé sans hésiter, espéré […]
14 juillet 2019

La Cavalerie, une cérémonie sans chichi

C’est reparti pour un second Tour de France ou Tour de l’Aveyron, c’est encore à décider. Première étape, la ville de garnison de La Cavalerie sur le Larzac qui abrite depuis trois ans la Légion Etrangère. Jour de fête locale, son manège, ses auto-tamponneuses…jour de fête nationale, des petits drapeaux, des élus sur leur 31, un discours engagé, un petit bataillon au garde à vous, le fusil à l’épaule, une fanfare son clairon et sa grosse caisse, deux gerbes à poser sur la dalle du monument aux morts et…et… l’apéro…sans chichi…avec ou sans pression.   Photographies réalisées le 14 juillet 2019 à l’occasion des cérémonies de la fête nationale  et de la fête de La Cavalerie (Aveyron – France)
17 mai 2019

Le sixième sens

  Avant de publier ce reportage réalisé à l’occasion d’une épreuve Sport Adapté dans le parc de la Victoire à Millau, j’ai relu les mots de Grand Corps Malade lorsqu’il chante « Sixième sens ». Les voici…. J’ai découvert de l’intérieur un monde parallèle  Un monde où les gens te regardent avec gêne ou avec compassion  Un monde où être autonome devient un objectif irréel  Un monde qui existait sans que j’y fasse vraiment attention  Ce monde-là vit à son propre rythme et n’a pas les mêmes préoccupations  Les soucis ont une autre échelle et un moment banal peut être une très bonne occupation  Ce monde là respire le même air mais pas tout le temps avec la même facilité  Il porte un nom qui fait peur ou qui dérange : les handicapés. On met du temps à accepter ce mot, c’est lui qui finit par s’imposer  La langue française a choisi ce terme, moi j’ai rien d’autre à proposer  Rappelle-toi juste que c’est pas une insulte, on avance tous sur le même chemin  Et tout le monde crie bien fort qu’un handicapé est d’abord un être humain  Alors pourquoi tant d’embarras face à un mec en fauteuil roulant  Ou face à une aveugle, vas-y tu peux leur parler normalement  C’est pas contagieux pourtant avant de refaire mes premiers pas  Certains savent comme moi qu’y a des regards qu’on oublie pas  C’est peut-être un monde fait de décence, de silence, de résistance  Un équilibre fragile, un oiseau dans l’orage  Une frontière étroite […]
26 avril 2019

Coup de gong pour Ladies on the ring

  Elle était appuyée, debout, le dos au mur, son visage se reflétant dans un petit miroir carré, placé là, sans vraiment savoir pourquoi. «C’est mon deuxième combat» dit-elle intimidée. Je ne lui ai pas souhaitée bonne chance de crainte d’amplifier les doutes, les peurs et la superstition. Puis elle est allée s’asseoir sur une chaise, seule à l’écart du ring, les deux mains sur les genoux, le regard dans le vide. Dans l’attente de mettre les gants et d’ajuster le casque. A l’énoncé de son nom, elle s’est levée pour rejoindre le coin bleu. Deux poings bleus, casque bleu, elle s’est glissée entre les cordes. Elle salua son adversaire, elle s’est reculée et sans même le temps de plisser les yeux, une pluie de coups est tombée, des une – deux en batterie, en rafale, brutal. Le round a duré plus qu’il ne fallait. Une serviette a volé au centre du ring pour abréger ce mitraillage en règle. Il était temps. Elle est sortie du ring. Au pied de l’escalier, elle s’est tenue droite et muette devant l’entraîneur comme une communiante qui aurait fauté. Celui-ci a eu ces mots « c’est ça la boxe ».   Photographies réalisées à Montpellier, gymnase Lachenal, lors du Ladies Boxing Tour le samedi 20 avril 2019
25 avril 2019

Lady Gaga en mode Manga

  Photographies réalisées à Paris le 16 février lors du Manga Festival Show