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9 mai 2018

Jour de foire du 6 mai, foire à jamais

Il est 6 heures, Millau s’éveille…les premiers camions blancs sont garés sur les bas côtés de la chaussée. Boulevard de la Capelle, le placier, sa petite sacoche en bandoulière, fait déjà sa tournée. Certains forains ont déplié parasols et étalage, certains boivent le café au cul du camion. On parle de l’orage annoncé, des affaires qui marchent mal. Ya comme un gros coup de blues qui enrhume cette foire du 6 mai. Certains gardent le sourire. D’autres annoncent leur retraite prochaine comme ce vendeur de canaris et de serins venu de Haute Loire « j’ai 72 ans, pour moi, c’est fini ». Un vendeur de nappes anti taches l’affirme « la retraite, ça me fait peur, je ne sais rien faire d’autre ». Les saucissons pendent déjà. Ils se balancent et font la gueule, sûrs et certains d’être guillotinés. Un camelot qui accroche des bikinis ultra mini fait des moulinets avec ses bras pour clamer « moi, j’aurai aimé faire du théâtre ». Place du Mandarous, un couple, la soixantaine largement dépassée plaide la bonne humeur. La veille au soir, ils ont compté leur trois sous mais ils se sont qu’en même payé un petit restau en venant de la foire de Baraqueville. Il est 8 heures, sur France Inter, Nicolas Demorand parle des GAFAM. Bon sang qu’on est loin de la Silicon Valley !!! Quelques photos prises au hasard de rencontres matinales bien avant l’arrivée des curieux et des badauds (Millau, le 7 mai 2018)
2 mai 2018

Carré blanc sur les Black Blocs

Regard sur la traditionnelle manifestation du 1er mai au cours de laquelle, les Black Blocs ont crevé l’écran, fait hurler et pleurer quelques commerçants sauvagement dépouillés et vampiriser un cortège démembré. Reportage réalisé à Paris le 1er mai 2018
29 avril 2018

De Chardoille à Soulobres, un Grand Prix sans chichi

Cela me rappelle le Grand Prix de Chardoille. Félix Potin, c’était le ferrailleur du quartier de la gare, propriétaire d’une casse à Juva 4 et de vieilles tractions où l’on jouait les Al Capone. Félix, c’était Monsieur le Président de l’Union Cycliste Mehunois. Dans la campagne, d’Allogny à Quincy, de Reuilly à Neuvy, en passant par Foecy, chaque dimanche après la messe, il plantait son petit décor. Avec sa gouaille, son TUB Citroën, son haut parleur grésillant soudé au capot, sa boîte à outils et son crachoir annonçant le passage des coureurs. C’était l’époque des frères Villepelet. Des paysans de la plaine du Berry. Des costauds, des rustiques, des cuissots de taureaux. Forgés et charpentés au lever de bottes de paille, à la charrue et aux hivers humides au cul des vaches. Des malins, des roublards se partageant, de Pâques à la Toussaint, primes, victoires et coupes de pacotilles. Parfois Jean Graczyck, en voisin, il habitait Vignoux sur Barangeon, venait dire le bonjour et se jeter vite fait, quelques verres de gris, du Mennetou, du Reuilly. Il serrait des paluches et contait des histoires de chasse patate, de mistinguettes et de boyaux percés. Avec sa gueule creusée, tailladée au coupe chou par quinze années pro en passant chez Lejeune, chez Bic et chez Ford. Sacré Popoff, une carrière de puncheur, sept « Tour de France » et 5 victoires d’étape dans la besace, ça classe, la classe. Déjà, on se garait sur le bas côté de la chaussée. Des 4 CV, des […]
13 avril 2018

Quand Tonton Nasty prend le micro à Massy

Je ne viens pas de la rue, je ne viens pas de Massy. Ca oui, je connais le stade, son tour de piste, ses couloirs. C’est un bon tour de ma vie C’est codifié, c’est militarisé, c’est unifié. J’en ai usé. Mais je ne connais rien du free style, du street workout, du double dutch, du free style foot ball. Quant au rap, oui ça me traverse, parfois ça me transperce. Mon dernier CD acheté, peut être le seul, ce fut Arrested Development Ce devait être l’album Unplugged sorti en 1993, ça fait une paie. Je suis donc tout bonnement un  ignorant. Alors j’ai essayé de comprendre dans cette salle Paul B. à Massy, Les tours de passe passe, Le vocabulaire corporel, L’état de siège, Le tourbillon des jongleurs, des danseurs, des brakers, …ils se veulent insaisissables. Comme pourchassés, en fuite. J’ai observé des gars tout en muscles faire la planche. Il aurait pu dire « je suis une force de la nature » C’est la danseuse Anne Nguyen de la compagnie Par Terre qui s’exprime ainsi. Elle ajoute même  « je hoche la tête pour secouer les idées ». Pour émettre des signaux, psalmodier un langage des corps, calligraphier des mots. Ecrire son histoire, le quotidien de la ville, de la cité. Pour avoir droit de citer. Reportage réalisé à Massy (Essonne – France) le 7 avril 2018
10 avril 2018

The poor lonesome runner

46669 pas auront donc été nécessaires pour se laisser aspirer dans ce puits de lumière illuminant la capitale en ce jour de marathon. Pour emboîter le pas de ces anonymes isolés, esseulés, d’un peloton effiloché comme une queue de comète. Certains courbés, pliés…plus loin des assoiffés, des ventres creux. Encore plus loin des crispés prêts à craquer. Le mur du trentième, je l’ai esquivé, certains se sont fracassés. Proche de l’arrivée, subitement des croyants, priant en silence pour une fin proche. A quelques pas de la ligne d’arrivée, j’ai encouragé des coureurs vociférants ceinturés par des vigiles leur interdisant le passage. J’y ai perdu mon badge presse, une première en 30 ans. Il faut un début à tout. Reportage réalisé le 8 avril 2018 à Paris dans le cadre du Marathon de Paris (France)