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20 mars 2025

Magie Noire et mains vertes !

Petit rayon de soleil bienfaiteur, vallée du Tarn avalée d’un trait, plus attentif, j’étais, par l’hommage rendu à Robert Badinter sur les ondes que sur les courbes de la route. Profondément ému, les deux mains fixées sur le volant, le regard perdu dans le lointain…9 février 2024 jour de son décès, 9 février 1943 jour de la rafle de son père devant son domicile lyonnais de la rue Sainte-Catherine par la Gestapo antisémite. Faut-il croire au destin ? J’avais rendez-vous dans ce petit vallon secret protégé de la vue par une haute haie de sapins élégants et puissants bordant la route. A ses pieds, le ruisseau coulait une eau limpide pour se jeter plus loin dans le Tarn. Havre de paix seulement troublé par le chien jappant pour annoncer mon arrivée. J’ai rejoint Margot et Chloé dans la dernière serre à droite de cette dépression. La porte était entrouverte, le chien joueur et renifleur dans mes pattes. A l’intérieur, belle et douce chaleur humide, Margot et Chloé les deux mains déjà maculées dans une terre d’un noir volcanique, côte à côte à planter minutieusement de l’or vert. Minuscules petites graines blanches pour certaines, argentées pour d’autres, petits diamants comme pousse dans les ténèbres de la terre. C’était magie noire et mains vertes. Photographies réalisées dans le cadre d’un reportage 4 saisons réalisé chez Margot et Mathieu, maraîchers au Viala du Tarn aux portes des Raspes photographies le 9 février 2024.
20 mars 2025

Le grand bal des dames maraîchères

Bien avant l’envol des colombes, les lancées de dragées, les couronnes de roses blanches, le balancement des jonquilles, les costards ajustés et pantalons aux ourlets ajustés…était venu le temps du Grand Bal des Dames Maraichères dans cette allée en bordure d’un ruisseau roucoulant des eaux limpides. De la remise couverte d’un lierre rampant, repère des gros chats ventrus se gavant de souris, tel était ce curieux cérémonial d’une fin d’hiver déjà en bras de chemise jouant les bonnes mines…. Sortir les voiles… Les dérouler… Les déplier… Les étirer… Puis les replier en les roulant avec, curieusement devant soi, cette longue traine de mariée sans enfants de cœur. Juste le cœur à l’ouvrage pour s’atteler ainsi à la tâche. Surprenant ballet contemporain à marcher ainsi sur ce fin drap blanc pour relier les bords avec le sérieux et la précision d’un skipper avec la grand voile et le spi de son trimaran. Chorégraphie éphémère, élémentaire et…maraichère !!! Photographies réalisées le 15 février 2024 dans la ferme maraichère de Margot et Mathieu nichée aux abords de la vallée des Raspes.
19 mars 2025

PARIS EN ALPHA : une manif sans Bornes

Ils et elles sont jeunes et beaux et belles, à la peau de lait, écharpes violettes, pour défendre les retraites. Elle fut Garde des Sceaux, on lui gueule «dégage, ici tu es de trop». Ils et elles sont transes, ils-elles chantent «Mourir sur scène» et ne veulent pas «mourir dans la Seine«. Ils sont africains, sans papiers, du boulot mais pour quelle retraite ? A zéro ? Ils et elles sont Cégétistes, mais ne sont ni affairistes, ni carriéristes. Elles furent MLF, certaines sont « Nous toutes » encore sur la route. Ils et elles sont FO mais ne veulent plus couper les blés à la faux. Ils et elles sont Sud mais ne verront peut-être jamais le Sud. Ils et elles sont Solidaires, aujourd’hui, la rue les rend majoritaires. Ils et elles sont anti-tout ou presque mais je n’ai pas vu Poutou. Ils sont pompiers et crient «nos retraites prennent feu» Ils et elles sont des solitaires mais aujourd’hui, ils elles se sentent solidaires. Ils sont casseurs, y’a pas de manif sans petites frappes et saccageurs. Ils et elles sont musicos et veulent jouer les vieux rhinocéros. Y’a des élus, droits comme des piquets, l’écharpe tricolore bien repassée, ils et elles rêvent d’un Macron déchu. Y’a des Gardes Mobiles, la bécane sur la béquille, prêts à décoller en flottille. Y’a des accros du PAF politico-spectacle, ils et elles rêvent d’une débâcle. Y’avait pas beaucoup de Vert, à moins qu’ai je marché sur du vert brisé ?! Y’a des corbeaux […]
17 mars 2025

Acoustronic Duet…une heure de « vie vivante »

Je ne suis pas né au Viala du Pas de Jaux. Dans le petit cimetière à main droite lorsque l’on arrive au village, je n’ai aucun descendant allongé pour l’éternité sous une dalle de marbre et je n’y ai jamais passé mes vacances de gamin chez un lointain tonton bourru à dormir sous de gros édredons et à courser le coq et le jars au risque de se faire mordre les mollets ! Mais pourtant, j’ai une affection particulière pour ce petit bourg médiéval comptant moins de cent âmes. Peut être me rappelle-t-il là où j’ai grandi ? Les mêmes petites maisons collées sans grandes commodités, avec leurs petites vérandas aux vitres brisées, leurs jardinets où des lignes de poireaux gagnent chaque année une nouvelle bataille face aux morsures d’un hiver jouant les prolongations, froid, humide et suintant. Ce samedi, j’ai repris la route pour une traversée solitaire du Larzac, ne croisant que quelques chasseurs rentrant au bercail, dans le coffre, des chiens congelés par un vent du Nord ébouriffant les épouvantails à corbeaux. Dans le village, j’étais sans doute trop en avance, vu le peu de voitures garées, j’ai douté que le concert programmé soit maintenu. A l’affiche, deux musiciens de jazz confirmés, Tom Gareil au vibraphone et le batteur Jérôme Antonuccio pour un set d’une heure d’improvisation programmé par « Culture Soudée ». J’avalais rapido pour me réchauffer les quelques marches puis l’escalier en bois conduisant à l’étage dans une belle salle de cette tour hospitalière, murs égayés pour la circonstance, tentures […]
13 mars 2025

Les Résistantes 2023, le temps presse !

Commençons par la fin, jour 3 des Résistantes, retour au bercail, petite route de L’Hospitalet, une pointe de nuit naissante, ciel chargé de nuages musclés. J’ai tourné la molette des ondes, j’ai trouvé assez facilement dans le crachotie de mon vieil autoradio les 98.6 de Radio Résistantes. Dans le poste, une voix bien connue, gaillarde, un peu canaille, celle de Léon Maillet, illustre paysan, l’un des très rares combattants de la lutte, né sur le plateau, encore sur ses deux jambes. Au micro, une animatrice, vive et pétillante, voix fraîche et picotante, elle tient le bon client, questions enjouées, réponses délayées, c’est du petit lait, pointe de cannelle saupoudrée et gouttes de cognac délayées, ça coule tout seul. Léon Maillet a cette phrase qui me colle les doigts au volant « Il est comme une bougie qui s’est éteinte ». Il parle ainsi de José Bové, le grand absent de ces Résistantes. Puis celui qui avoue verser aujourd’hui dans le complotisme ajoute pour atténuer son propos comme une excuse obligée «mais il ne faut pas oublier tout ce qu’il a pu faire et apporter». L’ombre, la gueule, la pipe, la moustache, l’engagement de José Bové, dans l’embrasement des débats, des tables rondes, des joutes, des témoignages, des utopies partagées, des voix expertes, 150 rencontres lors de ces quatre journées, ce ne fut qu’un chemtrail à peine perceptible, vite évaporé, tel un vol d’oiseaux migrateurs traversant comme l’éclair ce ciel tourmenté. Une histoire d’époque, le temps qui passe, une génération en […]