admin3528

10 mars 2025

Music

17 juillet 2023

Le sixième sens

  Avant de publier ce reportage réalisé à l’occasion d’une épreuve Sport Adapté dans le parc de la Victoire à Millau, j’ai relu les mots de Grand Corps Malade lorsqu’il chante « Sixième sens ». Les voici…. J’ai découvert de l’intérieur un monde parallèle  Un monde où les gens te regardent avec gêne ou avec compassion  Un monde où être autonome devient un objectif irréel  Un monde qui existait sans que j’y fasse vraiment attention  Ce monde-là vit à son propre rythme et n’a pas les mêmes préoccupations  Les soucis ont une autre échelle et un moment banal peut être une très bonne occupation  Ce monde là respire le même air mais pas tout le temps avec la même facilité  Il porte un nom qui fait peur ou qui dérange : les handicapés. On met du temps à accepter ce mot, c’est lui qui finit par s’imposer  La langue française a choisi ce terme, moi j’ai rien d’autre à proposer  Rappelle-toi juste que c’est pas une insulte, on avance tous sur le même chemin  Et tout le monde crie bien fort qu’un handicapé est d’abord un être humain  Alors pourquoi tant d’embarras face à un mec en fauteuil roulant  Ou face à une aveugle, vas-y tu peux leur parler normalement  C’est pas contagieux pourtant avant de refaire mes premiers pas  Certains savent comme moi qu’y a des regards qu’on oublie pas  C’est peut-être un monde fait de décence, de silence, de résistance  Un équilibre fragile, un oiseau dans l’orage  Une frontière étroite […]
5 août 2021

Decaz Tattoo Show, c’est chaud

TU PEUX LIRE EN MOI ! Journal de bord, journal intime, journal du corps, A cor et à cri, une pulsion, elle est intime, déchirante, L’encre sur ma peau, enivrante, sans âme bénissante , Un désir, elle pénètre, elle déchire, un rugissement, elle est démon. Elle coule dans mes veines, savoureuse, ténébreuse, Ma nuque, mon cou, mes épaules en ailes de papillons, un dragon, que sais-je ? Pour m’échapper, m’affirmer sans craindre les barbelés. Dans le bas de mes reins, des yeux de Chimène, Ainsi, tu peux lire en moi, Plonger en moi, Tu peux suivre du doigt ce labyrinthe. Je suis loup, brebis et sphynx. Je ne te promets aucun festin, Ma peau est parchemin, l’encre séchée, mon venin. Si tu veux bien être baladin, sans craindre l’amertume, les infortunes, Sans craindre l’odeur du souffre, le vent des cendres pénétrantes, Je te promets d’aller loin. Photographies réalisées au Laminoir de Decazeville à l’occasion du Decaz Tattoo Show le 27 juin 2021. Tatouages « miroir » de soi, tatouages « mémoire », tatouages d’affirmation de soi…entre peaux tatouées, néons puissants, Metal hurlant et artistes à l’encre éternelle…
5 août 2021

Un trial tropical et amical

UN TRIAL TROPICAL ET AMICAL Oh miladiou de miladiou, un temps à filer un gros coup de mou, une météo à tordre le cou comme on essore une vieille serpillère. Une pluie pour escargots, la serviette de bain sur le dos ravis de surfer sur la courbe d’une herbe grasse gavée de perles de rosées. Ah miladiou de miladiou, même casqués, même gantés, même bottés, même « blousonnés », ce n’était pas vraiment un temps à faire péter la Beta 250 ou la Gas Gas. Et pourtant en contre bas du stand de tir et sur le haut du ravin de Ste Marthe, ils étaient bien là les trialistes malgré une pluie en rideau, averse sur averse, malgré la boue « giclante » et « criblante ». Tous là, les vans posés plein vent, plein champ, des bouts de chou à peine sortie du CP sur de petits engins électriques, des ados qui n’étaient pas là pour tomber du radeau, des cracks qui ont la baraque et des papys encore fringants le cul à peine posé sur un engin agile comme un bouquetin. Certains diront « c’est le Vietnam ici ». Chaleur lourde et tropicale, pluie chaude et boue collante, il ne manquait que les moustiques pour piquer les mollets de ces motards en recherche d’équilibre sur des rochers à la surface glissante comme un fond de baignoire savonnée. Casse gueule de casse gueule. Du trial tropical, amical et familial pour se la mettre bien de travers au fond d’un travers, au guidon d’une […]
5 août 2021

Un visage pour ne pas oublier

UN VISAGE POUR NE PAS OUBLIER Un long couloir, un très long couloir, sombre et ténébreux. Une faible lumière, des portraits alignés, de femmes, mur de gauche, d’hommes mur de droite. Cadres noirs, visages fixes, regards fixesAu coin d’une porte, le portrait de René Bussy. Joues gonflées, lèvres fermées, souffle coupé. La lumière du flash, clac…deux lampes à déflecteur se projetant dans le cercle de la pupille. Photo officielle anthropométrique du prisonnier René Bussy au camp d’extermination de Auschwitz 1. Assis devant l’objectif, l’homme est dos au mur, le col relevé, le buste droit, une épaule légèrement plus basse. Temps de pose, soixantième de seconde, profondeur de champ réduite. Une photo prise le 8 juillet 1942 entre 13h et 1h du matin, classée et conservée au centre de renseignements SS. Le photographe, un opérateur anonyme, lui-même détenu, affecté au Service de l’Identification géré par la police politique du camp. Sur la gauche, son identifiant, BV.F signifiant BerufsVerbrecher que l’on peut traduire par criminel professionnel, le F. pour symboliser la nationalité, française, suivi du matricule du prisonnier, le 45 319. Plus de nom, plus de prénom, pas de surnom, plus d’histoire, plus d’espoir, plus d’amour, plus d’actes de bravoure, juste la peur, la terreur, juste cinq chiffres tatoués d’une encre noire sur l’avant-bras, 45 319.René Bussy n’était pas un criminel professionnel. Ce poseur de rails aux Etablissements Drouard en Seine et Marne était militant communiste. C’est à ce titre qu’il est arrêté le 26 septembre 1941 puis relâché. Le 19 octobre […]