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2 mars 2020

« Tiens, ça fait silence tout d’un coup »

  Un silence, Isabelle Huppert retient son souffle. Elle est droite et digne. Elle ouvre les lèvres, elle pose sa voix Les mots sortent avec lenteur, intonation grave, chaque syllabe découpée au carré comme cloutée sur une lame de parquet. Le poème choisi « Le vieil homme » de Louis Aragon. Elle débute ainsi : « Moi qui n’ai jamais pu me faire à mon visage, Que m’importe traîner dans la clarté des cieux, Les coutures, les traits et les tâches de l’âge » Au sommet du chemin de la Roussilhe, entre ciel et terre, une imposante bâtisse blanche regarde la Truyère assagie se faire avaler par les flots intrépides du Lot. En balcon au dessus de cette confluence, la maison de retraite est là, perchée sur ce flanc, baignée d’un soleil capricieux pris en otage entre deux giboulées de mars. Nous sommes le 1er du mois, le baromètre n’attend pas pour déclencher les hostilités. Les majorettes sont rentrées les premières, alignées comme des petits soldats de plomb dans cette salle de vie. Visages et paupières pailletés, quelques pas cadencés, un pas de côté, une courbette, intimidées, elles s’esquivent. Je me faufile, je m’assoie sur l’un des sièges vides. Un rayon de soleil illumine précipitamment la pièce, dehors le ronflement des tagazous s’est tu, les mots du «vieil homme» me reviennent en écho, la voix d’Isabelle Huppert, si profonde, si théâtrale,  est en moi, si prenante en ce jour de carnaval : «Voici déjà beau temps que je n’ai plus coutume, De défier la neige et […]
29 février 2020

Millau 2020, Quel avenir pour ne pas sauter du navire ?

  MILLAU 2020   Espace Capelle nouvelle ère, aire en lumière. On grimpe quatre marches, des pavés luisants et glissants, au coin du « Tout va bien », rue de la Capelle, une perpendiculaire crépusculaire. Dans l’ombre, des loustics aux aguets, des boutiques à l’arrêt, une bouchée de pain sur le Bon Coin. Rue Droite, rue Etroite, rue Basse, rue de la Fontaine Basse dans l’impasse, la nuit, c’est Fantômas, le jour, c’est soupe à la grimace. Rue des Jacobins, on y partage des potins. Rue des Colloristes, rue des Cuirs, ne plus se mentir, c’est toute une histoire. Rue du Mandarous où les pas de portes ferment au verrou, des boutiquiers héritiers d’un passé, des commerçants résistants. Quel avenir pour ne pas quitter le navire ?     Photographies réalisées le 28 février à Millau dans le cadre de la campagne électorale pour les Municipales 2020 menée par Christophe Saint Pierre lors d’une rencontre avec les commerçants de la ville.
28 février 2020

Millau 2020 « Je sais ce que cela veut dire de combattre »

  MILLAU 2020   Fin d’après midi, une pelouse détrempée, des gamins, des gamines, cheveux plaqués, en frocs mouillés…rencontre furtive avec David Douillet, le temps d’une passe, de faire face, pour faire face, le temps de dire «quelque soit votre avenir dans le sport, ce que vous faites là, aujourd’hui, c’est pour votre vie». Une rive à enjamber, se garer dans un parking détrempé, des gamins, des gamines, pas encore gantés, dans des frocs larges comme des citrouilles. Les bonnes bouilles écoutent le grand David, sur le tapis, pieds nus, à mains nus «là, je me sens bien parce que je sais ce que cela veut dire de combattre». La nuit tombe, un boulevard à remonter, vite fait, le temps presse, des présidents de clubs, des toubibs, des éducs, des judokas, salle Capelle presque pleine, questions réponses, discours brossé à la pierre ponce «un élu qui mise sur la jeunesse, c’est un élu qui a compris où sont les priorités».     Photographies réalisées le 27 février à Millau dans le cadre de la campagne électorale pour les Municipales 2020 menée par Jérôme Rouve en compagnie de l’ancien judoka David Douillet, double champion olympique.
27 février 2020

Millau 2020 « Nous avons même notre propre réseau internet »

  MILLAU 2020   Fin de soirée, un boulevard éclairé, des immeubles dans la pénombre, dans le froid, une rencontre en bon nombre. Du jus de fruit, de la fouace, des riverains, il faut faire face. On parle d’un quotidien à huiler, à balayer, à apaiser. Rien de méchant, juste des grincements. Fin de soirée, une ancienne école éclairée, le causse dans la pénombre, dans le chaud, une rencontre en plus grand nombre. Du vin chaud, des thermos, des paysans, des paysannes, la lutte toujours en chicane «on nous en veut encore d’avoir gagné le Larzac». Sans tract, petite leçon d’histoire et d’avenir, une assemblée à l’écoute,  du mordant coûte que coûte, les anciens dans le savoir « nous avons même notre propre réseau internet. J’en suis fier ».   Photographies réalisées les 24 et 26 février à Millau (quartier Malhourtet et ancienne école du Larzac) dans le cadre de la campagne électorale menée par Emmanuelle Gazel pour les Municipales 2020.  
22 février 2020

Millau 2020, au pied du Beffroi, une campagne à chaud, à froid

  MILLAU 2020   Place du marché, place de la cité. Le vendredi, jour des huîtres et des endives, jour de l’offensive. Cœur des Halles, ça parle hôpital, positions radicales, visions verticales. Des mots en rafales, convaincre, laisser son empreinte, des programmes en cœur d’artichaut, cœur dur, cœur tendre, résolutions à vendre. Effluves de paella, au pied du Beffroi, une campagne à chaud, à froid.     Photographies réalisées dans le cadre de la campagne pour les Elections Municipales 2020, le vendredi 21 février, jour de marché à Millau.