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16 décembre 2019

Au pays de la caillouterie

  Facteur jovial, besace en bandoulière, casquette de travers, une enveloppe matelassée qui atterrit sur notre bureau ? Pas besoin de ciseau, contenu souple, vite déchirée, une seconde enveloppe, papier craft aussi vite déchirée…le haut d’une couverture aux couleurs d’automne, aux couleurs Templières. Le titre… »Chemins de pierres », au premier plan un peloton de brebis la mine réjouie, les oreilles en éveil, en second plan, une falaise ocre, le Boffi ? Le Pompidou ? En contre bas, au trait noir, épais, une rivière encaissée…la Dourbie ? Sur la deux de couv., une écriture, celle de Pascal et Catherine en tandem dans la vie, dans la course d’une vie. Pascal, c’est Pascal Moreau, vingt quatre fois finishers des Templiers, l’époux de Catherine, qui ensemble, bras dessus bras dessous, depuis ce 25 octobre 1995, ont torsadé le fil d’une fidélité à toute épreuve avec les Templiers. Il écrit de sa plume de prof « Catherine l’a déniché au détour d’un sentier, sur le chemin de St Jacques. Une lumière a jailli et le bouquin était dans le sac ». Ce livre sous la plume et le crayon de Troubs, parle des grands causses, pas ceux de chez nous, mais pas si loin de là, sur le Quercy aux confins de l’Aveyron. Le dessin est au noir, la narration aussi. L’auteur qui se cache derrière ce pseudo y conte la vie simple, secrète, cachée, silencieuse, des pierres, des dolmens, des murets, des souterrains, des cazelles…il utilise un joli nom, peut être l’a-t-il […]
16 décembre 2019

Du vent dans les synapses

  « Du vent dans les synapses »…la bonne fréquence…France Inter qui accroche les ondes…ça tombe bien. Dans la montée du Sonnac, petit vent doucereux, léger balancement de la canopée, temps gris, cumulus ventrus qui hésitent à nous pisser dessus, premières feuilles mortes virevoltantes. Au micro de Daniel Fiévet, le biologiste Marc André Selosse est enjoué, un brin rieur, il ne s’embarrasse guère des mots qui accrochent l’oreille comme lorsqu’il précise dans une démonstration malgré tout savante « si vous mangez trop de fruits rouges, faut vous attendre à avoir la chiasse le lendemain ». C’est dit nature, sans fioriture. Montée tranquille de cette côte en lacets, belle vue sur le Piédestal puis dans ce marbré de couleurs automnales les maisonnettes du hameau de Caylus. La croix du Sonnac marque l’entrée dans ce petit bois de pins coincé entre le centre équestre et cette vaste plaine livrée aux quatre vents. Le biologiste distille son savoir avec une belle décontraction, le thème du jour, les tanins, omniprésents dans la nature, dans notre vie quotidienne, dans notre assiette, dans nos tasses, à l’origine du goût et des odeurs. Il dit « c’est la nature qui se met à nu ». Nous glissons vers la Tour, cette belle bâtisse noyée dans un îlot de verdure, le P33, porte d’entrée de la descente sur le village de Peyreleau. Beau chemin sablonneux, souple, c’est là que ça bombarde, c’est là que le jour délivre ses premières lueurs. « C’est la nature qui se met à […]
9 décembre 2019
Marché des boeufs de Noël à Laissac (Aveyron) 2019

Robes brunes et blouses noires

  L’homme dégrafe sa ceinture, son pantalon glisse sur ses genoux. Il s’assoie sur le ciment dur, froid et rugueux, repliant d’un revers de la main sa blouse sous ses fesses « que voulez vous, je n’ai pas eu le temps de déplier mes ailes ». Deux jeunes femmes lui massent la cuisse droite, les pouces s’enfoncent dans le gras, il glousse l’œil titilleur «faut qu’en même garder l’sourire, heureusement qu’il me reste encore ça». Au p’tit matin, l’homme s’est fait plaquer au sol par une bête matrone au sortir de son camion. Peut être une fraction d’inattention, sans doute une génisse sauvageonne qui dévisse, les sabots qui claquent sur le métal, une tonne de muscles et de gras qui décolle et c’est pas de bol. En arrivant nuit mourante, les Palanges en soupentes, sur le foirail de Laissac, j’ai vite compris que mettre un pied dans ce labyrinthe, c’est comme de rentrer l’air effaré dans un bastringue enfiévré. Mieux vaut ne pas avoir la tête fracassée. J’ai fait deux pas, une main serrée sur la rambarde, j’ai vite été repéré, un éleveur de Lugans m’apostrophe, le doigt levé, bonne bouille, cheveux bouclés, «ici faut avoir des yeux partout». Aujourd’hui, c’est jour de marché aux bœufs gras de Noël. Deux à trois pas de plus pour atteindre l’allée centrale et ce curieux ballet, ce tourbillon à neutrons, vous  absorbe, vous aspire. Immense corral, immense alpage, immense gare de triage en ébullition…Vachers, petits commis, éleveurs au pas de course, tout en esquive, pas […]
6 décembre 2019

Place d’Armes, la bataille des retraites

    Photographies réalisées le 5 décembre 2019 à Rodez (Aveyron) sur et aux abords de la place d’Armes lors de la manifestation contre la réforme des retraites.
3 décembre 2019

Au pays du bons sens ?

Il y a des jours avec et des jours sans. Des jours perméables à toutes les idées, enfin pas toutes et d’autres où l’on rentre en dissonance avec les théories exposées même les mieux expliquées. Un après midi de brouillard, je filais droit et vite, trop vite, sur cette route rectiligne comme une règle plate, le regard fixé sur ce maigre ruban de goudron ondulant. Passé le carrefour des 4 Routes, direction le Viala du Pas de Jaux, France Inter dans le tuner, sur les ondes, une émission sur l’obsolescence, sans aucun doute, pour éveiller les consciences. L’obsolescence, je l’avoue, ce mot qui sonne comme un condensé d’intelligence, n’appartenait pas à mon vocabulaire il y a peu encore. Moi, j’appelai ça du bon sens. En résumé, acheter peu et solide, faire recoudre, rapiécer, revisser, repeindre, ressemeler, au pire scotcher, faute de mieux. En somme faire durer, le temps de mille saisons et beaucoup plus s’il le faut, sage raison qui invite par nécessité ou engagement à dépenser peu et bien, le seul sou que l’on a dans le creux de la main  dans un quotidien où le peu vaut mieux que le rien. Le Viala du Pas de Jaux, de la Cavalerie, c’est vite fait. Ce n’est pas le village où l’on vient faire le beau, ni le jars orgueilleux, ni l’autruche enturbanné dans un boa plucheux. On n’y prêche ni l’obsolescence, ni la décroissance, ni même la désobéissance. 91 votants, pas tout à fait autant d’habitants, deux lavognes, un […]