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20 août 2018

Jeu de paume chez voisins, voisines, chez cousins, cousines

  Ce petit film très certainement tourné avec une Bollex 8 mm ne dure que quatre petites minutes. Le temps de savourer une orangeade, ou bien de faire tourner dans un coin de la joue un bonbon acidulé pour en garder le goût citronné. Les images sont tournées en 1953 lors de la fête votive à St André de Vézines, ce village du Causse Noir, qui à chaque lever de soleil, regarde les flancs du Mont Aigoual s’illuminer puis s’évanouir dans les brumes  matinales. On y voit hommes et femmes endimanchés, les hommes en veston et chemise blanche, les épouses en jupe plissée, tournicoter au rythme d’un accordéoniste certes édenté mais enjoué, tapant du pied la mesure, assis sur une chaise perchée sur une table de bistrot.  On y voit deux motards, des gendarmes casqués et sanglés garer leurs engins pétaradant le long d’un mur de grange. On y reconnaît l’église et sa placette où l’on y joue au casse bouteille sous le regard de bambins en culotte courte à bretelles, un nœud blanc dans les cheveux pour les fillettes. 65 ans ont passé depuis le tournage de ces images tremblotantes, un doux témoignage  à la fois exquis et moelleux des temps anciens où la fête du 15 août avec sa messe réunissant tous les bigots et dévots du canton, ses deux accordéonistes, ses farandoles, rassemblaient villageois et fermiers du Causse Noir, de Navas à La Bouteille, pour prier la vierge Marie,  pour boire et s’engueuler, pour flirter et s’amouracher. […]
18 août 2018

Cornus, les tracteurs de l’Angélus

  11h30, les cloches sonnent, fin de l’office. Un curé entouré de trois jeunes hommes de prière et de quelques fidèles sortent sur le parvis de l’église. Des gens de bonnes familles, à n’en pas douter. On s’embrasse autour d’un curé gai et enjoué, blagueur et cajoleur.  Une dame bien mise, sur son 31 d’un 15 août, présente ses enfants, de jeunes ados propres sur eux, chemise blanche pour le garçon, chemisier blanc et jupe plissée pour la fille, un peu courte toutefois. Le petit groupe se disperse, le curé en chaleur sous un soleil vésuvien lâche « on va quitter tout cet attirail». Abbé et aumôniers se glissent dans la fraîcheur de l’église, un dernier génuflexion. Ils ressortent en bras de chemise. C’est midi, l’heure de l’Angélus, c’est midi l’heure des tracteurs de Cornus. Ce n’était plus tout à fait la fraîche lorsqu’une centaine de vieux tracteurs s’est ébrouée de cette commune nichée au fond d’un cirque rocheux pour une ronde pétaradante. Une tradition vieille de dix ans de ressortir des granges, du Larzac au Guilhaumard, ces carcasses de ferrailles, pour leur redonner vie, les reboulonner, les graisser, calmer fuites, durites, arbres à cames et vieux pistons, les bichonner même rouillés, de vieux treubleus, des tagazous, qui sentent l’huile, qui ronflent et pètent comme des Santa Fe. « Le béret sur la tête, on va courir le monde » comme le disent les basques…Midi, fermiers, mécanos, rafistoleurs, bidouilleurs, fils de paysans, sont arrivés, une bonne centaine, assis sur de larges sièges, de […]
18 août 2018

Nasbinals, les juments en cavale

    Photographies réalisées à Nasbinals (Lozère – France) lors du Concours Complet d’Equitation des Monts d’Aubrac le 12 août 2018
6 août 2018

Un jour de joutes dans le canal de Palavas les Flots

  14 heures, l’heure des dernières frites alanguies pataugeant dans les persillades refroidies. 14h, l’heure de la descente à la mer, le père, la mère, la marmaille, cap sur la plage, sous la canicule, ambiance crème solaire et humeur aigre, amère. 14h, au Tenchadou, ce n’est plus l’heure de plaisanter. Dans ce local, où autrefois, les pêcheurs teignaient les filets lorsque les cordages se tressaient d’un coton écru, c’est l’heure du défilé. Les hommes se sont habillés de blanc, dans le respect de la tradition. Des chaussures de toile, au slip en passant par la cravate que David Aprile, l’un des chevaliers de la mer, illustre vainqueur de la St Louis, tend à chacun. On ajuste col de chemise, manches de marinière et nœud de cravate. David l’intrépide laisse glisser « en les voyant tous en blanc, j’ai eu les larmes aux yeux ». 14h 30, c’est donc l’heure venue des jouteurs. Rassemblés, bien alignés, au son du hautbois et du tambourin, poings fermés sur la lance coincée dans le pli de l’haine, drapeaux l’un bleu, l’autre rouge, au carré dans le vent, ils rejoignent le Lez, ce canal aux eaux vertes se jetant dans la Grande Bleue, face à la statue des Pêcheurs. « Quand tu es là haut, tu as le sang qui boue ». Eperonné en juin, « coccyx », c’est son surnom,  se remet d’une vilaine blessure aux cotes. Aujourd’hui, dans une barque bleue, virevoltant à bâbord et à tribord de ces deux gros bateaux de combat, il ramasse pavois et lances […]
28 juillet 2018

Eldoret, la fin du paradis ?

Eldoret, paradis perdu, Eldoret, paradis corrompu. Eldoret, paradis vendu, Aux mécréants, Aux renégats, Aux cancrelats. Sans foi, Ni loi, Sans émoi. Ca laisse sans voix Dans le désarroi, Je suis désormais un pauvre rabat-joie.   Photographies réalisées les 22 et 23 mai 2015 à Eldoret – Kenya lors d’un meeting national d’athlétisme. Eldoret reste encore à ce jour l’épicentre d’un triangle où est né l’athlétisme kenyan, où celui-ci est devenu une industrie désormais tragiquement pervertie par le dopage